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Arrivé à Cochabamba à 4h du matin, je termine une fois de plus ma nuit dans le bus. J'achète mon billet de bus pour La Paz immédiatement afin de pouvoir laisser mon sac à dos dans leur dépôt. Le billet me coûte 30 Bolivanos. Il n'en coûtera plus que 25 le soir, aucun prix n'étant fixé puisqu'ils varient, s'adaptant à la demande...

La ville est située à la frontière entre l'altiplano et la jungle. point de passage presque obligé pour se rentre à Santa Cruz, la plus grande ville de la partie tropicale de Bolivie. Il y fait assez frais lorsque j'arrive mais très vite une forte chaleur fera son apparition.

Il n'y a rien de particulier à voir à Cochabamba, en dehors d'un très gros marché hebdomadaire. Sauf que pas de bol, je me suis planté de jour et qu'il n'y a donc que le marché ´ classique ", qui est sympa mais n'a rien d'extraordinaire. En marchant vers le centre ville en quête de l'office du tourisme, je croise Jorge à qui je demande ma route. Il me dit que l'office du tourisme sera probablement fermé (nous sommes dimanche) et se met en tête de me servir de guide. Il me mène jusqu'au marché (le normal donc), m'indique les principaux quartiers de la ville, me montre le Christ gigantesque planté un peu à l'extérieur de la ville, tout en haut d'une colline, me conseille d'aller faire le tour de la lagune (en fait cela ressemble plus à un étang suite à l'invasion de nénuphars qu'elle subit), etc. Je petit déjeune avec lui au marché (un désormais classique api accompagné de son non moins classique pastel) puis il me quitte en m'invitant à passer le voir l'après-midi à la radio pour laquelle il travaille de temps en temps (il est policier le reste du temps).

Alors que je me disais quelques jours plus tôt que la chaleur humaine bolivienne tant vantée par divers voyageurs me semblait quelque peu surfaite, voire utopique, Jorge s'est chargé de me démontrer le contraire. Peut-être est-ce dû en partie au fait que Cochabamba est une ville moins touristique, et donc humainement plus accueillante, que les autres expériences que j'ai pu avoir jusqu'alors. Il m'apparaît de plus en plus clair que ce n'est pas dans les grandes villes que je vais rencontrer ce type de comportement. Un peu comme en France en fait. Demandez à des touristes l'opinion qu'ils ont des Parisiens ;).

Jorge parti, je me mets en quête d'un cybercafé ou graver mes photos. Je galère un peu pour un trouver un mais je finis par y parvenir. Et là c'est le drame, je me rends compte que le cybercafé d'Uyuni s'est trompé et m'a refilé un CD vierge au lieu du CD gravé. Toutes les photos de mon premier mois de voyage (Argentine et sud bolivien) sont donc quelque part sur un bureau d'un petit cybercafé d'Uyuni... dont forcément je n'ai pas l'adresse. Je passerai une bonne partie de ma journée à tenter de trouver des numéros de téléphone d'hôtels à qui je pourrais demander les coordonnées du cyber. Sans succès, trouver des téléphones d'hôtel se révèle être une épopée et quand j'en tiens un et que je tente d'appeler personne ne répond. Il faut dire que nous sommes en plein week-end de carnaval et que beaucoup de commerces sont fermés. Mais bon, les hôtels quand même... Nevermind.

Mettant de côté ce problème qui me pourrit un peu ma journée, je vais faire une ballade autour de la lagune (qui ne casse pas trois pattes à un canard) puis retourne dans le marché. Il est quand même finalement assez grand ce marché. Je n'arrêterai pas de m'y perdre. Et pourtant mon sens de l'orientation s'est nettement amélioré durant mon premier mois de voyage. J'en profite pour me sustenter : j'ingurgite joyeusement deux salteÒas suivies d'un plat que j'avais déjà goûté à Uyuni : un mélange de châtaignes, maÔs, pommes de terre et petits morceaux de viande, servi dans un sachet plastique transparent et que l'on mange avec les doigts. Ce n'est pas mauvais. Après une petite visite de la place centrale sans prendre aucune photo de la ville (étrangement je n'avais pas trop le cúur à ça...) je me mets en route pour la radio ou travaille Jorge. Il fait une chaleur terrible et j'apprécie presque les bombes à eaux qui m'atteignent régulièrement. J'apprécie aussi quand je les évite et que je regarde d'un air victorieux le petit rebelle qui a osé me défier. Et je me dépêche de continuer ma route avant qu'il ne se saisisse d'une autre munition. J'arrive enfin sur le coup des 15h dans le studio. Jorge est en train d'interviewer l'entraîneur adjoint d'une équipe de foot locale. La radio s'appelle Pio XII. Elle est financée par l'Eglise, émet à l'échelle nationale et se révèle être l'une des plus populaires du pays. Il y vient chaque dimanche parler de football lorsqu'il n'y a pas de matchs à commenter. J'écoute distraitement la conversation, le foot n'étant, pour ceux qui me connaissent, pas un thème qui me passionne plus que ça... Jusqu'à ce que Jorge me demande de prendre le micro et de parler un peu du championnat de France à ses auditeurs : annoncer le classement des équipes, parler du leader Lyon (coup de bol, c'est l'équipe que je supporte ñenfin si l'on peut dire- donc je peux dire 2-3 trucs à son sujet), de l'importance du foot en France, etc. Je réalise ce tour de force dans un espagnol parfait et avec beaucoup d'humour. Si si. Ou pas loin en tout cas.

L'émission finie et Jorge parti travailler au commissariat, afin de me remettre de mes émotions (surtout de la perte de mon CD en fait :p) je m'offre un petit resto de quartier (avec le classique poulet au riz, terminé par un petit api) avant de retourner à la gare routière prendre mon bus.
Direction : la capitale la plus haute du monde !

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