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Parti à 8h30 de Potosi, j'arrive dans l'ancienne capitale bolivienne aux alentours des 11h30. Le trajet en bus est vraiment très agréable au niveau des paysages : vallonnés, colorés, contrastés. Je vous le conseille. Le bus est assailli par des vendeurs divers (fruits, rafraîchissements, pains, etc.) à chaque arrêt ou contrôle policier.

Je finis par atterrir après une petite recherche dans l'auberge El Turista, probablement l'un des établissements les moins chers du coin. Il est d'ailleurs un poil lugubre, mais bon, pour le prix il fallait s'y attendre. J'y fais la connaissance de Francisco, un Américain, avec qui je vais manger des salteÒas. Nous irons ensuite nous promener dans les hauteurs de la ville puis à Recoleta, un quartier élevé de la cité, plutôt riche, et où se trouvent une église, des terrasses et un petit marché artisanal. J'y croiserai d'ailleurs un groupe de Français que j'avais déjà remarqué à Uyuni. Je discuterai quelques minutes avec eux. Je les recroiserai plus tard par hasard à La Paz et à Copacabana. C'est marrant, mais comme on suit plus ou moins tous la même route, ce n'est pas si étonnant que ça.
La journée se poursuit par l'achat du billet de bus pour Oruro, ma prochaine ville étape. Les bus sont bondés, carnaval oblige, mais j'arrive à trouver une place libre, au double de son prix hors saison. Nous passons ensuite par le marché central où Francisco s'offrira un jus de fruit total (jus de fruit préparé en direct, à base de lait, avec tout un tas de fruits frais mixés). Par prudence je décide d'attendre quelques jours de plus avant de ma lancer dans ce genre "d'aventures"... Nous achèterons également une collection de fruits que nous n'avions jamais goûtés, afin de les tester. Nous finirons cependant par les oublier le lendemain dans l'auberge sans avoir eu le temps de les manger. Ce sera à charge de revanche.

De retour à l'auberge, nous tombons sur les 6 autres Argentins qui partagent notre chambre. Groupe très sympa. J'y croiserai également un autre groupe d'Argentins que j'avais rencontré l'avant-veille à Potosi. Les bonnes adresses circulent bien :) Nous décidons de nous payer un resto. Ce sera un repas romantique, à la bougie : une panne de courant touchant une très grosse partie de la ville durera en effet plusieurs heures. Mais bon, pour manger des pizzas finalement insipides, ce n'est pas très grave...

Le lendemain, après un petit déjeuner pris au marché central, j'en profite pour m'offrir une mangue (la meilleure que j'ai jamais mangée) et de la farine pour cuisiner son propre api. Je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé : l'api est une boisson sucrée bolivienne (on peu la trouver un peu au Pérou et dans le nord argentin) à base de maÔs, qui se boit chaude, généralement au petit déjeuner, accompagnée de beignets ou de pâte frite et garnie de fromage. Pour ma part, j'adore. J'ai essayé de la faire goûter à d'autres, les avis ont été partagés. J'ai demandé à la vendeuse du marché si je pouvais prendre une photo de ses pasteles et du verre d'Api, histoire que vous puissiez voir à quoi cela ressemble. Elle s'est aussitôt mise à regarnir en riant son présentoir, mettant en danger l'équilibre de ce dernier. J'étais mort de rire.
Malgré quelques bonnes expériences comme celle dont je viens de parler, je me sens cependant la plupart du temps agressé par les vendeurs. Impossible de se balader dans la rue ou sur le marché sans se faire solliciter. Et l'emploi de l'impératif ("achète moi quelque chose !"), même si il doit être purement culturel, me semble vraiment très fort en espagnol et me hérisse le poil.

Je rentre à l'hôtel prendre une douche dont la température oscille entre le tiède et le froid. Il s'agit d'un "problème" récurrent en Bolivie. Les douches ont systématiquement un système de chauffage électrique, disposé juste avant que l'eau n'atteigne le pommeau de douche (pas de système centralisé). On ne chauffe donc que ce que l'on consomme. Et encore. L'électricité coûtant cher ici, les propriétaires des auberges sont généralement très vigilants quant au temps passé par chacun sous la douche. Et certains limitent la puissance électrique disponible afin de réduire leurs frais, mais par la même la température de l'eau... pas glop.

La journée se poursuit par une visite du musée du tissu, suivie d'une visite de la ville avec le groupe d'Argentins et Francisco. Nous slalomons entre les bombes à eau qui volent à droite à gauche et les pistolets à eau qui se déchargent subitement, aussi bien sur les touristes que sur les autochtones. Carnaval oblige. Les Argentins finissent par se mettre en route pour Oruro, qu'ils souhaitent rejoindre en camion (cela revient plus ou moins à faire du stop en payant le chauffeur du camion). Je profiterai des derniers instants dans cette ville pour m'offrir un dernier api et faire quelques provisions. 6 bananes me coûteront 1 bolivianos, soit 10 centimes d'euro. Les bananes (tout comme le pain) sont d'ailleurs un excellent moyen de connaître le coût de la vie d'une ville. Le nombre de bananes que l'on vous offrira en échange d'un boliviano pourra en effet passer de six (Sucre) à quatre (Copacabana) ou même trois (Isla del sol).

Je quitte Sucre vers 19h30, direction Oruro et son carnaval. Sucre m'a bien plu. La ville est agréable, on peut facilement y passer deux jours sans s'ennuyer.

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