Le 13 janvier, direction Cucao, une petite ville (plutôt un village) situé à deux heures de route au nord de Castro. Le but est de faire une petite balade dans le parc national qui est juste à côté. Les horaires de bus ne permettant que d'y rester 4 heures si l'on veut faire l'aller retour dans la journée, j'ai décidé de passer la nuit là bas afin d'en profiter un peu plus. Je me retrouve donc dans le bus, aux côtés d'un Espagnol. Celui-ci reconnaitra le petit noeud de noel rouge accroché à ma mochila, offert par l'auberge de Rio Grande (Terre de feu) dans laquelle il est lui aussi passé.

Arrivé à Cucao, je pose mon sac dans la première auberge venue (mauvais choix) et me rends dans le parc. J'y rencontrerai Rebecca, une américaine de 40 ans (au pif, je suis très mauvais pour ça) qui a bourlingué aux quatre coins du blog. Les sentiers étant super mal indiqués, nous laissons toÒber la recherche infructueuse de la boucle de 12 km pour nous rabattre sur deux petites marches bien plus modestes. Au menu : petit tour dans une mini-jungle puis promenade sur les dunes. Sympa, mais cela peut effectivement se faire en 4 heures sans nécessiter une nuit sur place.

Nous rentrons alors en ville pour y faire un petit tour, et Rebecca se met en tête de passer par dessus les clotures, pour aller voir comment c'est là bas. Soit. L'endroit se révelera charmant. Sur le chemin du retour, elle interpelera un fermier pour lui demander de nous ouvrir la clôture, afin de nous permettre de rejoindre plus rapidement la route. Elle lui tiendra la jambe pendant une demi heure, à parler mouton, fleurs et légumes... On dirait mon oncle...

Le soir, petite bouffe dans un vrai bouiboui : une soupe d'algue et de viande dont j'ai oublié le nom, en compagnie de Rebecca et de Reda, une autre américaine plus agée.

Nous finirons la journée à essayer de voir le coucher de soleil sur la mer, mais l'idée s'averera mauvaise puisque le ciel nuageux nous empêchera de l'appercevoir. Nous passerons cependant le voyage aller vers la plage en musique : un groupe de jeunes allant y camper chante en marchant autour d'un guitariste. C'était vraiment sympa. Etrangement, c'est le moment que j'ai préféré de la journée. Rebecca ayant acheté une bouteille de vin (quoi, tu es Français mais tu ne bois pas de vin ??) j'aurai l'occasion d'essayer pour la première fois la fonction tire bouchon du couteau Suisse MLP qui m'est fort utilie depuis le début de se voyage. Même si, à l'instar de mes vêtements et de mes chaussures, je ne sais pas si il en reviendra vivant. Sur le retour Rebecca s'arretera une nouvelle fois une demi-heure pour discuter avec un éleveur de chèvres Yougoslave. Oui oui. D'ailleurs si ça vous tente, je peux maintenant vous avoir des chèvres pour 40 000 pesos chiliens (30 euros).

Rebecca est vraiment un personnage. Super indépendante, elle a plusieurs fois démissionné après avoir mis de l'argent de côté, afin de pouvoir voyager 1 an ou 2. Je rencontrerai d'ailleurs d'autres personnes dans ce cas tout au long de mon voyage. Ca ouvre un peu des portes, de se dire que, finalement, rien n'est fixé, que l'on peut toujours faire un gros break, même si cela n'entre pas dans la "normalité" généralement admise. Que l'on est libre de son destin. Enfin je me comprends. :o)