J'ai quitté Puerto Madryn Vendredi 24 décembre comme prévu, au matin. Après quelques km d'échauffements en direction d'une station service située à la sortie de la ville, j'ai réussi par me faire prendre en stop par une voiture. Suite a un quiproco ils ne m'ont pas déposé à la dite station service (que je n'ai de toute façon pas vue) mais à l'entrée de Trelew, une ville située à 60 km environ au sud de Madryn (dans la bonne direction donc). Ayant demandé à la station service la plus proche où il était le plus judicieux de faire du stop, il m'a été conseillé de me rendre à l'autre bout de la ville (logique) pour être sûr de ne tomber que sur des véhicules se rendant dans le sud. Après 2h de marches, j'ai finalement atteint la station service disposée au lieu stratégique. Une demi heure plus tard, un chauffeur prenait pitié de moi et me proposait de m'emmener à Comodoro, ville pétrolière située à 400km plus au sud. Nous voici donc partis pour un périple de 6h30 dans la Patagonie Argentine, à parler de tout et de rien. Je ne vous cache pas que la dernière heure a été un peu difficile... Arrivée aux alentour de 21h30, j'ai juste eu le temps de faire le tour des auberges de jeunesses de la ville. Complète... Ne répond pas... Ah, celle là est bonne. Enfin bonne... 25 pesos (because y a plus de place dans le dortoire, donc j'aurai une chambre double pour moi tout seul), pas de petit dejeuner inclu, les douches sont pas folichones. Bref, rien à voir avec l'auberge de jeunesse que je viens de quitter. Mais qu'importe, je suis jeune et je ne reste qu'une nuit. Le temps de défaire un peu mes bagages et me voilà en quête des restaurants conseillés par le Routard. 1/2 heure plus tard, fatigué et lassé de ne trouver que des portes closes ou bondées, je me résigne à me rendre dans un comedor libre, ces restaurants ou vous payez un tarif fixe puis consommez ce que vous voulez. le problème est que la qualité est rarement au rendez-vous. Chose rarissime dans une ville Argentine : les rues étaient désertes hier soir. Effet noël je suppose.
Ce matin, levé de bonne heure (et pourtant aucun cadeau ne m'attendait au pied du sapin) pour me rendre à la sortie de la ville et tenter de poursuivre mon périple. 1h30 de marche à pieds et 1h de stop infructueux plus tard, je lance la serviette (spéciale dédicace à mon lectorat quebecois, si j'en ai un) et decide de continuer mon trajet vers Rio Gallegos en bus. J'ai vraiment mal choisi ma période pour faire du stop, puisque, noel oblige, je n'ai pas vu UN SEUL camion allant dans la bonne direction de toute la matinée, et les voitures se rendaient dans les environs proches pour y passer l'après midi. bref, gros plan loose. J'avais la possibilité de reprendre un bus ce soir (00h30) ou d'attendre demain le chauffeur de camion qui m'a ammené ici et reprenait la route vers Rio Gallegos demain. J'ai fait le choix du bus. Résultat de cette journée "perdue" : je me retrouve dans une ville morte (25 décembre...), ou il n'y a pas grand chose à faire, et à trimballer mon gros sac à dos avec moi... et à devoir attendre mon bus qui part à minuit et demi. J'ai donc passé une bonne partie de l'après midi sur une place, à dormir, regarder les gens, lire le guide du routard, etc. Comme je suis habillé n'importe comment, que j'étais le seul allongé dans l'herbe, et qu'un chien errant s'est joint à moi pendant une petite heure, les gens me regardaient bizarement. Marrant.

Bon, sinon je vais peut être détruire un mythe, mais la Patagonie (en tout cas toute la partie Est) est on ne peut plus monotone et ennuyeuse. Une végétation sèche à perte de vue, toute la même, pas un arbre... Bref, l'impression de ne pas avancer durant les 400km (ce qui était aussi un peu le cas, il faut l'avouer). Et ce vent qui souffle toujours, te courbant en deux alors que tu luttes déjà suffisament...

Le stop devrait être enseigné en écoles de commerce : il apprend tout ce qu'un bon commercial devrait savoir. Après 400km, plus aucun des sujets de type "pluie et beau temps" ne vous sera étranger. Vous apprendrez également à rire des heures durant aux blagues pas drôles que l'on vous raconte. Faire semblant de suivre une conversation qui vous ennuie ou dont vous ne comprenez rien du tout n'aura plus de secret pour vous. Vous étofferez grandement votre sens pratique (Comment changer une roue qui vient d'éclater puis graisser les articulations du camion. Comment faire du maté dans un camion.) et votre culture génerale (1001 raisons piur lesquelles il n'est pas rentable d'avoir un camion neuf en Argentine). Vous parviendrez à déceler aisément les différents mensonges auxquels vous pourrez être confrontés (la station service ? Tout près d'ici, 20 minutes, même pas). Enfin, vous pourrez en profitter pour améliorer votre condition physique via les nombreux voyages à pieds nécessaires, et vous aurez sous peu une peau bronzée à faire palir d'envie vos collègues. Seule différence : les gens que vous allez rencontrer en stop sont plutôt ceux qui auront le moins d'argent et les moins bons équipements. la probabilité d'être pris en stop est en effet inversement proportionnelle au niveau de revenu du chauffeur.
Bon, je me moque, je ne regrette pas de l'avoir fait. Je le referai peut être si l'occasion se présente. Mais si vous le faites, faites le uniquement pour l'expérience : niveau temps c'est assez long et niveau financier cela ne vaut pas vraiment le coup. Moi je l'ai fait uniquement pour voir à quoi cela ressemblait, cela tombe donc bien.

Allez, mon temps du Cybercafé s'écoule, il est temps que j'y aille. Je vais me faire un petit resto, histoire de faire passer encore une petite heure, puis j'irai terminer d'attendre à la station de bus. Normalement je devrais arriver à Rio Gallegos (étape 2 sur mon plan je crois) demain vers midi, et me rendre à Ushuaia dans la foulée. Je vous tiens au courant.

Sur ce, joyeux noël. Et si vous croisez des auto stoppeurs, prenez les, cela pourrait etre moi :o)

Désolé, mais je n'ai pas le temps de me relire. J'espère que ce que j'ai écris est compréhensible... ^.^